2013 - 1943 La résistance dans l'Indre, réalités et figures

« 1943 La Résistance dans l’Indre - Réalités et Figures »

Plus de 2h30 de communications, d’échanges et de longs témoignages devant un public très nombreux et d’une attention quasi extrême jusqu’au bout de la soirée avec la présence de plusieurs jeunes dont 3 lauréat(e) du Concours National de la Résistance et de la Déportation tout juste rentrés de leur voyage à Paris: la soirée organisée par l’Association au Centre d’Etudes Supérieures de Châteauroux vendredi 17 mai dans le cadre de la célébration du 70^ième anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943 fut une réelle réussite sur le plan de l’histoire et de sa connaissance mais aussi bien appréciable sur le plan humain.

« 1943 La Résistance dans l’Indre - Réalités et Figures », telle était la thématique de l’initiative. Le public, arrivant régulièrement déjà plus d’une heure avant le début des interventions, put d’abord découvrir les deux expositions installées : celle sur Jean Moulin et le CNR réalisée et prêtée avec grande gentillesse par le collège Jean Moulin de Saint Gaultier, et celle de l’ANACR 36 présentant les premiers portraits de Résistant(e)s de l’Indre, aboutissement d’un premier et important travail d’histoire lancé au sein de l’association ; il put aussi s’attarder à la table des nombreuses productions proposées dont le DVD « Jeunesse engagée en Résistance », parfait complément de la journée. Mais ce fut aussi pour nombre de personnes d’échanger au côté des intervenants de la soirée, ce sous la caméra de la télévision interdépartementale.

Dans un amphithéâtre rempli, la séance s’ouvrit sur la communication de Michel Jouanneau, historien de la Résistance départementale et auteur il y a quelques années d’un ouvrage référence sur l’organisation de la Résistance dans l’Indre « Mémoire d’une époque », une communication unanimement appréciée : la synthèse claire et précise des différents contextes, de la constitution des résistances dans toutes les zones du département, des principaux faits donna à l’assistance une base historique concrète et objective de la situation en 1943 . A ses côtés, Pierre Pirot et Claude Dugénit surent, de par leur vécu, compléter cette approche sur la base de précieux souvenirs pleins d’émotion auxquels s’ajoutèrent d’autres témoignages du public.

Introduit par Jean-Luc Stiver, Gilles Groussin, Jean-Louis Laubry et Jean Luneau, le second temps exposa les destins individuels des principales figures de la Résistance de l’Indre émergeant en 1943, toutes entendant symboliser les anonymes, hommes et femmes, qui combattirent pour la liberté, ainsi que le pluralisme et l’unité de la Résistance dans le département.

Chacun à sa manière, dans l’assistance, se plongea dans l’histoire et le souvenir : Résistant(e)s témoins, enfants et petits-enfants de Résistant(e)s ou simples citoyens soucieux de connaître le passé avec toute la réalité historique nécessaire pour appréhender avec justesse le présent et l’avenir.

Le long témoignage final de Marcel Mouroux, assis auprès de Gilbert Coulon, conclut de belle manière cette soirée qui restera un moment très fort de rencontre et d’histoire : de par sa jeunesse, son engagement et sa souffrance, c’est l’image de tous ses compagnons et compagnes de lutte qui défilait. Mais surtout son appel lancé pour que chacun maintienne aujourd’hui l’esprit de résistance fut un message clair adressé tout particulièrement à la jeunesse.

Le succès d’une telle initiative prouve, par le public venu en nombre et l’intérêt porté sans discontinu durant un long temps de présence, que le devoir d’histoire reste un enjeu central d’éveil des consciences.

Article de La Nouvelle République du 15 mai 2013